La spondylodiscite infectieuse multifocale : quelles particularités ? - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les spondylodiscites infectieuses (SPDI) sont des infections ostéoarticulaires rare mais graves. Les formes multifocales sont souvent observées chez les patients multitarés ou immunodéprimés avec des présentations complexes pouvant poser des défis diagnostiques et thérapeutiques supplémentaires. Le but de notre étude est de déterminer l’incidence de la SPDI multifocale et d’étudier ses particularités.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant des patients suivis pour SPDI dans un service de rhumatologie. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques étaient recueillies. Les patients étaient repartis en deux groupes en fonction du nombre d’étages vertébraux touchés : unifocale (G1) et multifocale (G2). La spondylodiscite multifocale est une infection simultanée de plusieurs segments de la colonne vertébrale. L’étude statistique était effectuée à l’aide d’un logiciel SPSS.
Résultats |
Soixante-douze patients étaient inclus : 37 femmes et 35 hommes. L’âge moyen était de 56,28±15,53 ans. Une atteinte multifocale (G2) était observée chez 10 patients (13,88 %). L’étiologie de la spondylodiscite infectieuse était la tuberculose (n=4), la brucellose (n=4), une infection à germes pyogènes (n=1) et à germe indéterminé (n=1). Quant à G1, il s’agissait d’une SPDI d’origine tuberculeuse (n=26), brucellienne (n=7), à germes pyogènes (n=17), fongique (n=1) et à germe indéterminé (n=11). Une comorbidité était notée dans 37,28 % des cas dans le G1 et dans 40 % des cas dans G2 (p=0,870). La présence de sueurs nocturnes était plus fréquente dans le G2 (50 vs 19,35 % ; p=0,034). Par ailleurs, aucune différence significative n’était observée entre les 2 groupes concernant la fièvre (G1 : 37,70 vs G2 : 60 % ; p=0,184), le syndrome rachidien (85 vs 70 % ; p=0,244) et les signes neurologiques (12,90 vs 10 % ; p=0,797). Le délai diagnostique était plus long dans le G2 (4,20±4,26jours vs 2,57±2,16jours ; p=0,023). Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant les données biologiques : CRP (G1 : 76,96±83,08 vs G2 : 75,40±43,92mg/L ; p=0,066), VS (G1 : 67,32±34 vs 44,13±28,42mm ; p=0,636) et leucocytes (G1 : 9 055±3716 vs G2 : 9 340±6 308/μL ; p=0,177). L’épidurite était plus fréquemment retrouvées dans le G1 avec une différence significative (43,54 % vs 10 % ; p=0,043). Tous les patients avaient reçu une antibiothérapie. La chirurgie était proposée dans 25 % des cas dans G1 et dans 10 % des cas dans le G2 sans différence significative entre les 2 groupes (p=0,296). Pas de différence significative quant à la prescription des corticoïdes entre les 2 groupes (G1 : 39,62 vs G2 : 27,77 % ; p=0,367). La durée d’hospitalisation était plus longue dans le G2 mais sans différence significative (36,37±16,77 vs 26,20±17,94jours ; p=0,904). Une bonne évolution était notée dans les 2 groupes (p=0,476).
Conclusion |
Notre étude a montré que la SPDI présente une grande hétérogénéité clinique sans que la multifocalité n’ait un impact majeur sur les paramètres de la maladie. L’identification des symptômes spécifiques, tels que les sueurs nocturnes, pourrait aider à orienter une prise en charge plus ciblée, sans pour autant influencer de manière significative les résultats cliniques ou biologiques.
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Vol 91 - N° S1
P. A265 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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